Assurer une maison en construction : quelles garanties sont indispensables ?

Construire la maison de vos rêves est un projet excitant, mais qui peut vite tourner au cauchemar sans les bonnes assurances. Un projet de construction de maison individuelle implique de nombreux intervenants – architectes, constructeurs, artisans – et une multitude de risques. Un simple imprévu, comme une tempête ou un acte de vandalisme, peut rapidement engendrer des coûts importants et compromettre votre budget. Êtes-vous suffisamment protégé pour faire face aux aléas ? Ne pas anticiper les risques liés à la construction peut avoir des conséquences financières désastreuses pour vous et votre famille, allant jusqu'à l'endettement. Pour cela, il est crucial de bien comprendre les différentes garanties et assurances disponibles, et de choisir celles qui sont réellement indispensables pour votre projet de construction neuve.

Nous aborderons les garanties fondamentales, piliers de votre sécurité financière, comme la Responsabilité Civile Décennale (RCD) et l'assurance Dommage-Ouvrage (DO). Nous examinerons également les assurances complémentaires, souvent négligées mais ô combien importantes, comme la TRC (Tous Risques Chantier) et la Responsabilité Civile du Maître d'Ouvrage (RC MO). Enfin, nous vous donnerons des conseils pratiques et des astuces concrètes pour choisir les assurances les plus adaptées à votre projet de construction de maison, en fonction de votre budget et de vos besoins spécifiques. Le but est de vous aider à naviguer dans le monde complexe des assurances construction et à prendre des décisions éclairées pour protéger votre investissement.

Les fondations de la sécurité : la responsabilité civile décennale (RCD)

La Responsabilité Civile Décennale, souvent abrégée en RCD, est une assurance obligatoire pour tous les professionnels de la construction intervenant sur le territoire français. Cette assurance vise à protéger les futurs propriétaires, les acquéreurs, contre les malfaçons qui pourraient affecter la solidité de l'ouvrage, la structure même de la maison, ou le rendre impropre à sa destination, c'est-à-dire inhabitable ou inutilisable. Elle est encadrée par la loi Spinetta, promulguée en 1978, qui a pour objectif de faciliter l'indemnisation des victimes de désordres de construction et d'accélérer les procédures. Comprendre les tenants et les aboutissants de cette assurance décennale est crucial pour aborder votre projet de construction en toute sérénité et vous assurer une protection efficace contre les risques de malfaçons.

Définition et obligation légale

La Responsabilité Civile Décennale couvre les dommages qui compromettent la solidité de l'ouvrage, tels que des fissures importantes dans les murs porteurs, des problèmes de fondations, ou des risques d'effondrement. Elle couvre également les dommages qui rendent l'ouvrage impropre à sa destination, tels que des problèmes d'étanchéité (infiltrations d'eau, remontées capillaires), des problèmes d'isolation thermique (ponts thermiques, condensation), ou des problèmes de chauffage ou de ventilation. Cette garantie est valable pendant 10 ans à compter de la réception des travaux, c'est-à-dire à partir du moment où vous prenez possession de votre maison. Elle s'applique à tous les professionnels intervenant dans la construction, tels que les constructeurs de maisons individuelles, les architectes, les maîtres d'œuvre, les bureaux d'études techniques, les entreprises de gros œuvre, et les artisans. Cette obligation légale, pilier de la protection des acquéreurs, vise à assurer une protection maximale aux propriétaires en cas de problèmes majeurs affectant leur maison pendant les dix premières années.

Par exemple, si, cinq ans après la construction, des fissures importantes apparaissent et menacent la stabilité de la maison, la RCD du constructeur prendra en charge les réparations, y compris les travaux de consolidation des fondations. De même, si des infiltrations d'eau rendent la maison inhabitable en raison de moisissures et de problèmes de salubrité, la RCD interviendra pour financer les travaux de remise en état, y compris le remplacement des revêtements et l'assèchement des murs. Selon les statistiques de l'Agence Qualité Construction (AQC), environ 15% des constructions neuves présentent des désordres relevant de la garantie décennale dans les 10 ans suivant la réception, soulignant l'importance de cette assurance.

Qui doit souscrire la RCD ?

Comme mentionné précédemment, tous les professionnels de la construction sont tenus de souscrire une assurance RCD. Il est essentiel de distinguer clairement les rôles de chacun pour identifier les personnes responsables en cas de sinistre et pour vérifier qu'elles sont bien assurées. Le constructeur de maison individuelle est responsable de la bonne exécution des travaux, du respect des plans, et de la conformité de la construction aux normes en vigueur ; il doit donc être impérativement assuré. L'architecte, s'il intervient dans la conception et la surveillance des travaux, doit également être couvert par une RCD pour les erreurs de conception ou les défauts de surveillance. Le maître d'œuvre, qui coordonne les différents intervenants sur le chantier, est également concerné par la RCD pour les défauts de coordination ou les erreurs de gestion du chantier. Enfin, les bureaux d'études, qui réalisent les études techniques (structure, thermique, etc.), doivent également être assurés pour les éventuelles erreurs de conception ou de calcul qui pourraient compromettre la solidité de l'ouvrage.

Pour vérifier si un professionnel est bien assuré, vous pouvez lui demander son attestation d'assurance RCD. Cette attestation doit mentionner la période de validité de la garantie, les activités couvertes (construction de maisons individuelles, rénovation, etc.), le montant de la garantie (qui doit être suffisant pour couvrir les risques liés à votre projet), et les coordonnées de l'assureur. Vous pouvez également vérifier la validité de l'assurance sur le site officiel de l'organisme professionnel concerné (par exemple, l'Ordre des Architectes ou la Chambre des Métiers et de l'Artisanat). Vérifiez l'assurance décennale d'un professionnel du bâtiment ici (exemple) . Selon une étude de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), environ 3% des entreprises du BTP en France ne sont pas correctement assurées, ce qui peut poser des problèmes majeurs en cas de sinistre et laisser le propriétaire sans recours.

Conséquences d'une absence de RCD

L'absence de RCD pour un professionnel de la construction est une infraction grave passible de sanctions pénales et administratives. Pour le propriétaire, cela signifie qu'en cas de sinistre relevant de la garantie décennale, il devra assumer seul les coûts de réparation, qui peuvent être très élevés et se chiffrer en dizaines voire en centaines de milliers d'euros. De plus, il devra engager des recours longs et coûteux contre le professionnel non assuré, sans garantie de succès, car ce dernier peut être insolvable ou en faillite. Il est donc crucial de vérifier que tous les intervenants de votre chantier sont correctement assurés et de conserver précieusement les attestations d'assurance. L'absence de RCD peut également rendre la vente de votre maison très difficile, car les acquéreurs potentiels seront réticents à acheter un bien sans garantie décennale.

Imaginez que votre constructeur soit en faillite et qu'il n'ait pas souscrit d'assurance RCD. Dans ce cas, vous devrez financer vous-même les réparations des fissures importantes qui apparaissent dans votre maison, réparations qui pourraient se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d'euros. De plus, vous devrez engager des démarches juridiques complexes et coûteuses pour tenter de récupérer les sommes engagées, sans aucune certitude de succès. En 2022, plus de 5000 entreprises du bâtiment ont été mises en liquidation judiciaire en France, soulignant l'importance de se prémunir contre ce risque en vérifiant l'assurance décennale des professionnels et en souscrivant une assurance Dommage-Ouvrage.

Au-delà de l'obligation : l'assurance Dommage-Ouvrage, un complément indispensable

Bien que la RCD protège le propriétaire contre les malfaçons pendant 10 ans, elle ne permet pas une indemnisation rapide et efficace en cas de sinistre. C'est là qu'intervient l'assurance Dommage-Ouvrage (DO), un "coupe-file" précieux et un véritable atout pour votre sérénité. La DO permet de préfinancer les réparations en cas de sinistre couvert par la RCD, sans attendre la décision de justice ou la mise en cause des différents professionnels. Cette assurance est donc un complément indispensable à la RCD pour assurer une protection optimale de votre investissement et vous éviter de longues procédures et des avances de frais importantes.

La Dommage-Ouvrage a pour rôle principal de préfinancer les réparations des dommages relevant de la garantie décennale. Elle permet une indemnisation rapide, généralement dans les quelques mois suivant la déclaration du sinistre, ce qui vous évite de devoir attendre des années pour obtenir réparation. Elle simplifie les démarches, car elle évite au propriétaire de devoir engager des recours contre le constructeur ou son assureur, en prenant en charge directement l'indemnisation. Elle présente toutefois un coût non négligeable et peut être difficile à obtenir, notamment si le constructeur présente des antécédents de sinistres ou si le projet présente des particularités techniques complexes.

Avantages de l'assurance Dommage-Ouvrage : rapidité d'indemnisation, simplification des démarches

  • Indemnisation rapide des sinistres relevant de la garantie décennale, généralement en quelques mois.
  • Simplification des démarches administratives et juridiques, en évitant les recours contre les professionnels.
  • Prise en charge des frais d'expertise nécessaires pour évaluer les dommages.
  • Protection contre la défaillance du constructeur, en cas de faillite ou d'insolvabilité.
  • Possibilité de vendre le bien plus facilement en cas de sinistre, en rassurant les acquéreurs potentiels.
  • Accélération des procédures de réparation et de remise en état de votre maison.

Inconvénients de l'assurance Dommage-Ouvrage : coût et difficultés potentielles d'obtention

  • Coût élevé de la prime d'assurance, qui peut représenter entre 1% et 5% du coût total de la construction.
  • Difficultés potentielles d'obtention, notamment si le constructeur présente des antécédents de sinistres ou si le projet est complexe.
  • Exclusions de garantie à vérifier attentivement, car certains types de dommages peuvent ne pas être couverts.
  • Franchises à prendre en compte en cas de sinistre, qui peuvent représenter une part importante des réparations.

Conseils pour choisir son assurance Dommage-Ouvrage : comparer les offres, vérifier les exclusions, négocier les franchises

Pour choisir votre assurance Dommage-Ouvrage, il est important de comparer les offres de plusieurs assureurs et de ne pas vous contenter du premier devis venu. Vérifiez attentivement les exclusions de garantie, qui peuvent varier d'un contrat à l'autre, et assurez-vous que les risques spécifiques à votre projet sont bien couverts. Négociez les franchises, qui correspondent à la part des réparations que vous devrez assumer en cas de sinistre ; plus la franchise est élevée, moins la prime d'assurance sera chère, mais plus vous devrez payer en cas de problème. Privilégiez un assureur solide et réputé, qui dispose d'une bonne expérience dans le domaine de l'assurance construction et qui offre un service client de qualité. En moyenne, le coût d'une assurance Dommage-Ouvrage est de 3% du coût total de la construction, mais il est possible de trouver des offres moins chères en comparant les prix et en négociant les conditions. Selon une enquête de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, environ 40% des propriétaires ne comparent pas les offres d'assurance DO avant de souscrire un contrat, ce qui peut leur coûter cher.

Protéger le chantier : assurances TRC (tous risques chantier)

L'assurance Tous Risques Chantier (TRC) est une assurance essentielle qui couvre les dommages matériels qui peuvent survenir sur un chantier de construction pendant la période des travaux. Cette assurance chantier protège contre les risques tels que l'incendie, la tempête, le vandalisme, le vol de matériaux, les catastrophes naturelles, et les erreurs de conception ou d'exécution qui peuvent entraîner des dommages aux ouvrages en cours de construction. Souscrire une TRC est essentiel pour protéger votre investissement, garantir la continuité des travaux, et éviter des pertes financières importantes en cas de sinistre. Elle est particulièrement importante si vous financez vous-même la construction ou si vous avez un prêt immobilier à rembourser.

Définition et étendue de la couverture

L'assurance TRC couvre les dommages matériels affectant les matériaux de construction (bois, briques, ciment, etc.), les ouvrages en cours de construction (murs, toiture, fondations, etc.), et les installations provisoires (échafaudages, baraquements de chantier, engins de chantier, etc.). Elle peut également couvrir les dommages causés aux tiers, tels que les voisins, en cas d'accident sur le chantier (chute d'objets, pollution sonore, etc.). Il est important de noter que la TRC ne couvre pas les malfaçons, qui relèvent de la garantie décennale et de l'assurance Dommage-Ouvrage. Cependant, elle peut couvrir les dommages consécutifs à une erreur de conception ou d'exécution, par exemple si une erreur de calcul des fondations entraîne des fissures dans les murs en cours de construction.

Par exemple, si un incendie se déclare sur le chantier et détruit les matériaux stockés et les ouvrages en cours, la TRC prendra en charge les coûts de reconstruction et de remplacement des matériaux. De même, si une tempête endommage la toiture en cours de pose, la TRC interviendra pour financer les réparations et la mise hors d'eau de la maison. L'assurance TRC peut également couvrir le vol de matériaux, ce qui est malheureusement un problème fréquent sur les chantiers, notamment le vol de cuivre ou de métaux précieux.

Les risques spécifiques couverts par la TRC

La TRC couvre un large éventail de risques qui peuvent survenir sur un chantier de construction. Voici les principaux risques couverts :

Intempéries : inondations, tempêtes, grêle, sécheresse

Les intempéries peuvent causer des dommages importants sur un chantier de construction et entraîner des retards considérables. Les inondations peuvent détruire les matériaux stockés au sol, endommager les fondations, et polluer le terrain. Les tempêtes peuvent endommager la toiture, les murs, les échafaudages, et les installations provisoires. La grêle peut endommager les fenêtres, les panneaux solaires, et les autres éléments fragiles. La sécheresse peut entraîner des mouvements de terrain qui fragilisent les fondations. Selon Météo France, le nombre de jours de tempête a augmenté de 15% ces dernières années, et les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents, soulignant l'importance de se prémunir contre ces risques.

Vandalisme et vol : vol de matériaux, dégradations, graffitis

Le vandalisme et le vol sont des problèmes fréquents sur les chantiers de construction et peuvent entraîner des pertes financières importantes. Les voleurs peuvent dérober des matériaux de construction (cuivre, métaux, bois, etc.), des outils, et des équipements (bétonnières, groupes électrogènes, etc.). Les vandales peuvent dégrader les ouvrages en cours, taguer les murs, ou détruire les installations provisoires, ce qui peut entraîner des retards et des coûts supplémentaires. La TRC peut couvrir les pertes financières liées au vandalisme et au vol, sous réserve du dépôt d'une plainte auprès des autorités compétentes. Les vols sur les chantiers représentent environ 5% du coût total de la construction et peuvent atteindre des sommes considérables.

Incendie : court-circuit, négligence, malveillance

L'incendie est un risque majeur sur les chantiers de construction et peut avoir des conséquences désastreuses. Un court-circuit, une négligence (cigarette mal éteinte, utilisation de matériel défectueux), ou un acte de malveillance (incendie volontaire) peuvent provoquer un incendie qui détruit tout ou partie du chantier. La TRC peut prendre en charge les coûts de reconstruction, de remplacement des matériaux, et de démolition des ouvrages endommagés en cas d'incendie. Environ 2% des chantiers de construction sont victimes d'un incendie chaque année, ce qui représente un risque non négligeable.

Erreurs de conception ou d'exécution : dommages consécutifs à une mauvaise conception

Les erreurs de conception ou d'exécution peuvent entraîner des dommages importants sur le chantier, même si elles ne sont pas considérées comme des malfaçons relevant de la garantie décennale. Par exemple, une erreur de calcul des fondations peut entraîner des fissures dans les murs en cours de construction. Une erreur de pose de l'isolation peut entraîner des problèmes d'humidité et de condensation. La TRC peut couvrir les dommages consécutifs à ces erreurs, à condition qu'ils soient imprévisibles et soudains. Les erreurs de conception ou d'exécution représentent environ 10% des sinistres sur les chantiers de construction et peuvent entraîner des coûts de réparation importants.

Voici une autre liste de risques que peut couvrir l'assurance TRC :

  • Effondrement partiel ou total de l'ouvrage
  • Vol de matériel et outillage
  • Dommages aux existants
  • Frais de démolition et de déblaiement
  • Frais supplémentaires pour heures supplémentaires et travail de nuit

Voici un tableau comparatif des risques couverts par la TRC :

Risque Exemple de sinistre Prise en charge par la TRC
Intempéries Inondation du chantier due à une crue Oui, sous réserve des exclusions de garantie
Vandalisme Dégradation des murs avec des graffitis Oui, sous réserve du dépôt d'une plainte
Incendie Destruction de la toiture par un court-circuit Oui, sous réserve des exclusions de garantie
Erreur de conception Fissures dans les murs dues à un calcul de charge incorrect Oui, si les dommages sont consécutifs à l'erreur
Vol de matériel Vol de la bétonnière sur le chantier Oui, sous réserve du dépôt d'une plainte et des conditions du contrat

Les exclusions de garantie courantes

Il est essentiel de connaître les exclusions de garantie de votre assurance TRC pour éviter les mauvaises surprises en cas de sinistre. Certaines exclusions sont courantes et figurent dans la plupart des contrats, telles que :

  • Les malfaçons connues avant la souscription de l'assurance, qui relèvent de la garantie décennale ou de l'assurance Dommage-Ouvrage.
  • Le non-respect des règles de construction, des normes en vigueur, ou des prescriptions du permis de construire.
  • La faute intentionnelle du maître d'ouvrage ou des professionnels intervenant sur le chantier.
  • Les dommages causés par la guerre, les émeutes, les actes de terrorisme, ou les catastrophes naturelles non assurables (tremblement de terre, éruption volcanique, etc.).
  • Les dommages immatériels, tels que les pertes d'exploitation ou les retards de chantier.

Pour minimiser les risques d'exclusion et vous assurer une couverture optimale, il est conseillé de réaliser un état des lieux précis avant le début des travaux, de respecter scrupuleusement le permis de construire et les normes en vigueur, de choisir des professionnels qualifiés et assurés, et de ne pas commettre de faute intentionnelle. Environ 8% des sinistres déclarés en TRC sont refusés en raison d'une exclusion de garantie, ce qui souligne l'importance de bien lire son contrat et de poser des questions à son assureur.

Bien choisir son assurance TRC : conseils pratiques

Pour bien choisir votre assurance TRC et bénéficier d'une couverture adaptée à vos besoins, il est important de comparer les offres de plusieurs assureurs, de vérifier les conditions générales et particulières du contrat, de s'assurer que le montant de la garantie est suffisant pour couvrir la valeur totale du chantier (matériaux, ouvrages, installations), et de souscrire l'assurance TRC dès le début des travaux, avant même le premier coup de pioche. Le coût d'une assurance TRC varie généralement entre 0,5% et 1% du coût total de la construction, mais il peut varier en fonction des risques spécifiques liés à votre projet (nature du terrain, localisation géographique, complexité des travaux, etc.). Comparez les assurances Tous Risques Chantier et obtenez des devis gratuits (exemple) .

Les assurances complémentaires pour une sérénité accrue

Au-delà des assurances obligatoires et indispensables que sont la Responsabilité Civile Décennale et la Tous Risques Chantier, il existe des assurances complémentaires qui peuvent vous apporter une sérénité accrue pendant la construction de votre maison et vous protéger contre des risques spécifiques. Ces assurances, bien que facultatives, peuvent s'avérer très utiles en cas de problèmes imprévus et vous éviter des dépenses importantes.

La responsabilité civile du maître d'ouvrage

La Responsabilité Civile du Maître d'Ouvrage (RC MO) est une assurance qui couvre les dommages causés à des tiers (voisins, passants, fournisseurs, etc.) par le chantier de construction. Cette assurance est souvent négligée par les propriétaires, mais elle peut s'avérer très utile en cas d'accident sur le chantier ou de nuisances causées aux voisins.

Par exemple, si un objet tombe du chantier et blesse un passant, la RC MO prendra en charge les frais médicaux et les éventuelles indemnités. De même, si le chantier cause des nuisances sonores excessives aux voisins (travaux de nuit, utilisation de matériel bruyant), la RC MO peut prendre en charge les frais de dédommagement ou les frais d'insonorisation. Il est important de souscrire cette assurance, même si vous faites appel à un constructeur, car vous pouvez être tenu responsable des dommages causés par le chantier en tant que maître d'ouvrage. Environ 10% des chantiers de construction sont à l'origine de plaintes de voisins pour nuisances sonores ou visuelles.

L'assurance protection juridique

L'assurance Protection Juridique (PJ) est une assurance qui prend en charge les frais de justice en cas de litige avec le constructeur, les artisans, les fournisseurs, ou les voisins. Cette assurance peut s'avérer très utile pour faire valoir vos droits, obtenir réparation en cas de problèmes, et vous défendre en cas de mise en cause. Elle peut couvrir les honoraires d'avocat, les frais d'expertise, les frais de procédure, et les frais de déplacement.

Par exemple, si vous avez un litige avec votre constructeur concernant la qualité des travaux, le respect des délais, ou le montant des factures, l'assurance PJ peut vous aider à engager une procédure amiable ou judiciaire pour obtenir réparation. De même, si vous avez un litige avec un voisin concernant les limites de propriété, les servitudes de passage, ou les nuisances causées par le chantier, l'assurance PJ peut vous aider à trouver une solution amiable ou à engager une procédure judiciaire. Environ 20% des projets de construction donnent lieu à un litige entre le propriétaire et le constructeur ou les artisans, ce qui souligne l'importance de souscrire une assurance Protection Juridique.

L'assurance de l'existant (si applicable)

Si des travaux de construction affectent une construction existante (par exemple, si vous construisez une extension de votre maison), il est crucial d'assurer correctement l'existant. L'assurance de l'existant couvre les dommages causés à la construction existante par les travaux de construction, tels que des fissures, des infiltrations d'eau, ou des affaissements de terrain. Il est important de mettre en garde contre le risque de sous-assurance et de surestimation, et d'évaluer précisément la valeur de l'existant pour bénéficier d'une couverture adéquate. Environ 5% des travaux de construction affectent une construction existante, ce qui nécessite une assurance spécifique.

Conseils pratiques et erreurs à éviter

Pour aborder votre projet de construction en toute sérénité, éviter les mauvaises surprises, et protéger efficacement votre investissement, il est important de suivre quelques conseils pratiques et d'éviter les erreurs fréquentes en matière d'assurance construction.

Bien lire son contrat d'assurance

Il est essentiel de lire attentivement les conditions générales et particulières de votre contrat d'assurance, de comprendre les garanties couvertes, les exclusions de garantie, les franchises, les délais de déclaration de sinistre, et les modalités de prise en charge des sinistres. N'hésitez pas à poser des questions à votre assureur si vous avez des doutes ou des incompréhensions, car il est important de bien connaître les limites de votre couverture. Un contrat d'assurance est un document complexe, et il est important de prendre le temps de le lire attentivement pour éviter les mauvaises surprises en cas de sinistre.

Voici une checklist des points essentiels à vérifier dans un contrat d'assurance construction :

  • Les garanties couvertes (Responsabilité Civile Décennale, Dommage-Ouvrage, Tous Risques Chantier, Responsabilité Civile du Maître d'Ouvrage, Protection Juridique).
  • Les exclusions de garantie (dommages non couverts par l'assurance).
  • Les franchises (montant que vous devrez payer en cas de sinistre).
  • Les délais de déclaration de sinistre (délai maximum pour déclarer un sinistre à votre assureur).
  • Les modalités de prise en charge des sinistres (démarches à suivre pour obtenir une indemnisation).
  • Le montant de la garantie (montant maximal que votre assureur vous versera en cas de sinistre).
  • Les conditions générales et particulières (ensemble des règles qui régissent votre contrat d'assurance).
  • Les coordonnées de votre assureur (adresse, numéro de téléphone, email).

Déclarer un sinistre dans les délais

Il est impératif de déclarer un sinistre à votre assureur dans les délais prévus par votre contrat d'assurance, généralement dans les 5 jours ouvrés suivant la découverte du sinistre. Pour constituer un dossier de déclaration complet, vous devez fournir des photos des dommages, des témoignages de personnes ayant constaté le sinistre, des devis de réparation, et tout autre document pertinent (factures, contrats, plans, etc.). Conservez précieusement tous les documents relatifs à votre construction (permis de construire, plans de la maison, contrats avec les professionnels, factures, attestations d'assurance, etc.), car ils seront indispensables en cas de sinistre.

Faire appel à un expert en cas de litige

En cas de désaccord avec votre assureur ou votre constructeur concernant l'évaluation des dommages, la prise en charge des réparations, ou l'indemnisation, il est fortement conseillé de faire appel à un expert indépendant. L'expert pourra vous aider à évaluer objectivement les dommages, à négocier avec l'assureur ou le constructeur, et à engager une procédure amiable ou judiciaire si nécessaire. Les honoraires de l'expert sont généralement pris en charge par votre assurance Protection Juridique, si vous en avez souscrit une.

Les erreurs fréquentes à éviter

Voici une liste des erreurs fréquentes à éviter en matière d'assurance construction, qui peuvent vous coûter cher en cas de sinistre :

  • Négliger la souscription d'assurances, en pensant que les risques sont minimes ou que l'assurance est trop chère.
  • Se contenter de l'assurance du constructeur sans vérifier sa couverture, car elle peut être insuffisante ou mal adaptée à vos besoins.
  • Sous-estimer la valeur des travaux ou du chantier, ce qui peut entraîner une indemnisation insuffisante en cas de sinistre.
  • Ne pas déclarer un sinistre à temps, ce qui peut entraîner la perte de vos droits à indemnisation.
  • Ne pas lire son contrat d'assurance, ce qui peut vous empêcher de connaître les garanties et les exclusions.
  • Ne pas comparer les offres d'assurance, ce qui peut vous faire payer trop cher pour une couverture insuffisante.
  • Ne pas demander conseil à un professionnel de l'assurance, qui peut vous aider à choisir les assurances les plus adaptées à votre projet.

Autres conseils importants

  • Conserver précieusement tous les documents relatifs à la construction
  • Bien suivre l'avancement des travaux et signaler rapidement toute anomalie
  • Communiquer régulièrement avec les professionnels intervenant sur le chantier
  • Ne pas hésiter à demander conseil à un expert en bâtiment en cas de doute